Le perfectionnisme, c’est comme le chasseur : il y aurait le bon et le mauvais 🙂

Lalia Chari - Article mis à jour le

En réalité, le sujet est un peu plus complexe. On observe l’existence de deux grands types de perfectionnisme chez les individus, aux conséquences très différentes.

Le premier type de perfectionnisme , pousse en général les personnes à penser que :

  • lorsqu’elles commettent une erreur, l’ensemble de leur travail est remis en question. Elles sont tendance penser et vivre le fait de se tromper comme un échec global.
  • le fait de devoir faire des efforts est la marque d’un manquement. Elles considèrent que, si un travail leur demande beaucoup d’énergie, cela signifie qu’elles ne possèdent pas les aptitudes suffisantes ou qu’elles manquent de talent naturel. Leur croyance est qu’il faut savoir accomplir une tâche parfaitement du premier coup et sans difficulté.

Les pensées et comportement liés à cette catégorie de perfectionnisme sont, la plupart du temps, alimentés par la peur de ne pas paraître suffisamment compétent ou intelligent. Cela va même parfois plus loin : ce type de perfectionnistes cherche à ne JAMAIS être pris en défaut, à renvoyer l’image d’une personne qui est en maîtrise permanente.

Une des principales conséquences : ils évitent de sortir de leur zone d’habileté car le risque de se sentir incompétent est trop grand.

“Inquiète est la tête qui porte une couronne !” ou dans ce cas “la tête qui est persuadée qu’elle doit constamment en porter une.”

Autre conséquence possible…la procrastination ! ( article qui traite de ce sujet : ici )

En entreprise, un collaborateur qui est victime de ce type de perfectionnisme peut avoir les comportements suivants :

  • Avoir du mal à demander de l’aide
  • Vivre le travail en équipe comme une compétition durant laquelle il faut dissimuler ses “failles”
  • Rencontrer des difficultés à accepter des projets dont certains aspects demanderaient de monter en compétence sur le tas.

 

Le second genre de perfectionnisme s’accompagne du raisonnement suivant :

  • Faire une erreur constitue une étape normale dans un processus d’apprentissage
  • Faire des efforts équivaut à faire de son mieux à chaque fois. Seul le travail permettra d’atteindre l’excellence.

Ici, l’engagement n’est pas nourri par la peur mais par la soif d’apprendre et de s’améliorer. L’effort a du SENS car il permet d’atteindre voire de dépasser l’objectif fixé.

La conséquence la plus remarquable est que ces personnes recherchent des défis ou des tâches plus difficiles que les précédentes car elles constituent des occasions d’acquérir de nouvelles connaissances ou de développer un savoir-faire.

“Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends” ou dans ce cas: “J’ai gagné car j’ai appris”.

Il ne s’agit bien évidemment pas de pointer du doigt les individus qui ont développé le premier type de perfectionnisme, d’autant qu’ils sont les premiers à en être victimes. Les causes de ces différences d’état d’esprit sont multiples (éducation familiale, système scolaire, injonctions sociales, etc).

Comprendre et identifier quel “chasseur”vous êtes et ce que vous pouvez mettre en place pour déjouer les pièges du perfectionnisme représente une opportunité fantastique de développement : vous pourrez mieux vivre certains aspects liés à votre perfectionnisme tout en augmentant votre efficacité. Pour cela, pensez à l’accompagnement individuel !